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Pudeur & Impudeur


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Quand l’ombre et la lumière inventent le désir


La pudeur n’est jamais une affaire de peau.

Elle est un langage.

Un art de dire sans dire, de montrer sans montrer, d’offrir sans se donner entièrement.


Inversement, l’impudeur n’est pas la nudité :

c’est le geste qui ose,

la pensée qui déborde,

le regard qui ne se détourne plus.


Dans l’histoire de l’art, ce va-et-vient entre ombre et lumière a façonné des siècles de représentations érotiques — tantôt chuchotées, tantôt éclatantes.

 

La pudeur antique : un voile plus puissant que la nudité

En Grèce antique, la pudeur était désignée par aidôs, un mélange de respect, de retenue et de désir implicite.

Les déesses ne se montraient pas entièrement, mais laissaient glisser un pan de tissu, une épaule, une hanche, un pied nu.


La beauté était dans le presque.


Les sculpteurs savaient que le voile révélait davantage que l’absence de voile :

le drapé mouillé (le wet drapery style) de Praxitèle transformait le textile en seconde peau, créant une impudeur d’autant plus fascinante qu’elle semblait involontaire.


La pudeur était une scène.

Une invitation.


Le Moyen Âge : l’impudeur comme accusation

Au Moyen Âge, la nudité féminine devient suspecte.

Les artistes ne représentent presque plus le corps féminin que sous deux formes opposées :


– la sainte, voilée, intouchable,

– la pécheresse, nue, offerte, condamnée.


L’impudeur y est utilisée comme arme :

ce n’est plus un choix, mais une faute morale.


Et c’est précisément parce qu’elle devient interdite que l’Europe médiévale développe un imaginaire érotique clandestin, plein d’allusions, de symboles détournés, de manuscrits secrets — les premiers jeux entre pudeur et transgression.


Du XVIIIe au XIXe siècle : l’impudeur qui se revendique

Le libertinage des Lumières renverse la table :

le corps devient un territoire à explorer, à décrire, à écrire.


Fragonard peint des jupons qui s’envolent.

Boucher montre des Odalisques lascives.

Manet, avec son Olympia, brise définitivement le pacte hypocrite entre pudeur et spectateur :

la femme regarde en face, et donc impose son impudeur.


C’est le moment où l’impudeur change de camp :

elle n’est plus une faute.

Elle devient une puissance.


Au XXe siècle : la pudeur devient un art moderne

L’impudeur n’est plus dans le corps nu.

Elle est dans :


– le grain de peau de Nan Goldin,

– la tension d’un collant dans les clichés d’Helmut Newton,

– le geste ralenti d’une femme qui attache sa jarretelle,

– l’espace entre deux danseuses que photographient Mapplethorpe ou Bettina Rheims.


L’impudeur devient un style, une manière de se raconter.

Elle est identitaire, assumée, politique parfois.


Et la pudeur ?

Elle revient elle aussi, mais détournée :

une main sur une cuisse, un voile sur un visage, un dos qui se tourne —

tant de façons de dire approche.



IMPUDIQUE — la soirée de cette semaine

« Par désir, je m’attache à l’impudique chance des femmes

dont tu fus l’amant

et moi ta complice… »


Impudique, ce n’est pas “montrer”.

Impudique, c’est oser.


C’est laisser un geste s’attarder,

laisser une envie traverser le visage,

laisser la langue de l’autre deviner les pensées.


C’est un jeu très sérieux,

où l’on se dénude de son masque avant de dénuder son corps.


Ce samedi, la Galerie célèbre l’art de l’audace élégante,

l’impudeur comme puissance,

et la pudeur comme écrin du désir.

 
 
 

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