Des Bulles et des Corps
- La Galerie

- 13 nov.
- 2 min de lecture
Le champagne, ivresse sociale et plaisir libertin
Il pétille, il chatouille, il monte à la tête.
Le champagne n’est pas une simple boisson — c’est une promesse.
Celle d’une fête qui commence sans trop savoir comment elle finira.
Celle d’un instant suspendu, précieux et insolent, où tout semble permis.
HISTOIRE D’UNE IVRESSE ÉLÉGANTE
Le champagne naît au XVIIe siècle, par accident, ou presque.
Dans les caves froides de l’abbaye d’Hautvillers, Dom Pérignon affine les assemblages. Ce n’est qu’au siècle suivant que les bulles, d’abord considérées comme un défaut, deviennent signe de raffinement.
Le XVIIIe siècle libertin s’en empare aussitôt.
Dans les boudoirs, les salons, les fêtes galantes immortalisées par Fragonard ou Boucher, les coupes de champagne côtoient les seins dénudés, les robes relevées, les sourires entendus.
C’est une boisson qui ne nourrit pas : elle excite.
Elle n’alourdit pas : elle allège.
Elle est ce qui ouvre, jamais ce qui ferme.
UN CODE DU DÉSIR
Le champagne est un signal.
Il dit nous entrons dans un autre temps.
Celui de la fête, du jeu, de la séduction.
On l’offre comme un aveu.
On le boit à deux comme un pacte.
On le verse sur un corps nu comme une offrande.
Dès les années folles, il s’impose comme le compagnon naturel des nuits interdites.
Chez les surréalistes, il libère les langues.
Dans les cabarets parisiens, il arrose les jambes croisées et les rendez-vous clandestins.
Dans les années 80, il devient un accessoire fétichiste : dans les clips, les publicités, les shootings de Helmut Newton, les flûtes de cristal deviennent phalliques, les bulles glissent sur les peaux poudrées.
LES GRANDES MAISONS ET LA LÉGENDE
Certaines maisons ont compris que le champagne n’était pas qu’un goût, mais une esthétique.
Pommery flirte avec l’art contemporain.
Moët & Chandon habille ses bouteilles comme des corsets.
Veuve Clicquot joue sur l’image de la veuve scandaleuse, conquérante.
Bollinger, fétiche des James Bond, fait pétiller les scènes les plus sulfureuses.
Même Marilyn Monroe déclarait s’endormir nue, « avec quelques gouttes de Chanel N°5… et une flûte de champagne sur la table de nuit ».
À LA GALERIE, LA BULLE EST RITUELLE
À la Galerie Art de Nuit, on ne sert pas le champagne pour faire chic.
On le sert pour honorer le trouble.
Parce que les bulles réveillent les corps.
Parce qu’elles donnent à la langue ce frisson supplémentaire.
Parce qu’elles signent le passage du monde extérieur à notre monde à nous.









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