Bretelles & Jarretelles
- La Galerie

- 6 nov.
- 2 min de lecture
Érotisme des attaches, du boudoir à la nuit club
Il y a, dans la lingerie, une science discrète du maintien.
Et dans ce maintien, une mise en tension.
Pas seulement celle du tissu contre la peau — mais celle du regard, du fantasme, de l’attente.
Les jarretelles, apparues à la fin du XIXe siècle avec l’avènement des bas nylon, ont d’abord été un accessoire purement fonctionnel. Maintenir. Soutenir. Discipliner le vêtement comme on disciplinait les corps.
Mais très vite, elles se sont chargées d’autre chose : une promesse, un langage. Celui du dévoilement lent. Du jeu entre visible et invisible.
On pense à Louise Brooks, icône du muet et ses bas tenus par des attaches sombres sous une robe à franges.
À Marlene Dietrich, en smoking, bretelles bien tirées, subvertissant tous les genres.
À Helmut Newton, bien sûr, et ses amazones gainées de noir, où chaque jarretelle devient une ligne de tension, un fil narratif entre cuir, lumière et posture.
À Guy Bourdin, dont les photographies publicitaires pour Charles Jourdan dans les années 70 ont redéfini le désir en sculptant des jambes gainées de nylon comme des objets surréalistes.
Et puis il y a les marques.
Chantal Thomass, qui a redonné aux jarretelles leurs lettres de noblesse dans les années 80, transformant le dessous en manifeste.
Agent Provocateur, qui en a fait une arme pop, insolente, sans complexe.
Cadolle, maison historique, qui créa en 1889 le premier soutien-gorge moderne et reste la référence d’un Paris libertin et raffiné.
Toutes ont compris une chose essentielle : que ce ne sont pas les vêtements qui déshabillent, mais ce qu’ils suggèrent.
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Dans le vestiaire masculin, la bretelle a longtemps été associée à la rectitude.
Élément d’ajustement, outil de maintien — elle est aujourd’hui détournée, réappropriée.
Portée sur peau nue, elle devient accessoire fétichiste.
Croisée dans le dos, elle dessine une vulnérabilité assumée.
Loin de la rigidité du costume, elle offre un terrain de jeu sensuel pour celles et ceux qui savent l’habiter.
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À la Galerie Art de Nuit, nous n’aimons pas les costumes rigides.
Nous préférons les tenues ambiguës.
Celles qui disent viens quand elles s’attachent, et défais-moi quand elles se tendent.
C’est pourquoi, samedi, la soirée “Bretelles & Jarretelles” célébrera ces liens légers, ces attaches érotiques, ces invitations portables.
Nous y croiserons de longues jambes gainées de résille, des corsets lacés, des gilets ouverts sur peau nue, des porte-jarretelles vintage, des harnais, des tenues dandy revisitée.
🎶 La musique sera moite, les lumières basses.
🖤 Le dress code explicite : bas couture, dentelle noire, bretelles, lingerie d’auteur.
📸 Le regard sera photographique, comme dans un tableau de Newton ou une pub de Bourdin.
Viens maintenu·e. Mais prêt·e à tomber.
Car ici, on célèbre ce qui relie — pour mieux se dénouer.








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